Institut Mauritanien de Recherche Océanographique et des Pêches

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Mission scientifique conjointe IMROP – Senckenberg (Allemagne) pour la cartographie de la biodiversité de la baie de l’Etoile

Dans le cadre du protocole d’entente pour une collaboration scientifique entre l’IMROP et Senckenberg en vue de réaliser une collection de référence et de cartographier la biodiversité des côtes mauritaniennes, une mission conjointe des deux instituts dans la baie de l’Etoile, s’est déroulée du 25 juillet au 04 août 2022.

Avant le début des travaux sur le terrain, une réunion conjointe avec les différentes partie s’est déroulé la matinée du 25 juillet 2022, pour discuter des objectifs généraux de la campagne, de l’équipement nécessaire, des méthodes d’échantillonnage et de la disponibilité du catamaran de recherche AMRIGUE pour la mission. Dans l’après-midi, une sortie au Centre du Pêche de la baie de l’Etoile pour une courte reconnaissance a été effectuée. Un échantillonnage détaillé des algues échouées le long de la marque d’eau de marée haute (BdE-1) et de la communauté de mollusques et de crustacés (c.-à-d. des isopodes) qui ont été trouvés sur et sous les roches de grès affleurant a également été effectué.

Platyhelminthes grazing on barnacles

Les tendances générales qui se dégagent au terme de cette campagne (la deuxième du genre) est que la plate-forme de marée entièrement exposée à la jetée du Centre du Pêche en décembre 2021 a montré la présence d’Hymeniacidon perlevis ainsi que de minces feuilles de maerl(une algue rouge qui sert de refuge à beaucoup d’espèces marines) vivant dans la baie de l’Etoile. Au cours de la présente campagne d’échantillonnage, la marque d’eau à marée basse était toujours si haute, qu’aucune éponge, ni maerl n’était exposé à vue d’œil. Cependant, grâce à l’utilisation du drone de l’IMROP pour les prises de vue aériennes et les connaissances acquises lors de la mission précédente (décembre 2021), une meilleure compréhension de la véritable histoire géologique et biologique du maerl vivant dans la baie de l’Etoile a été acquise par un excellent travail d’équipe germano-mauritanien.

De plus, les efforts conjoints pour évaluer la biodiversité grâce à de nouvelles méthodes génétiques moléculaires comme le codage à barres de l’ADN et l’ADNe à partir d’échantillons d’eau et de carottes de sédiments prélevées dans différents habitats permettront d’accroître d’avantage nos connaissances sur la véritable biodiversité dans un proche avenir.

Toutefois, la Baie de l’Etoile voit une augmentation rapide de la démographie humaine et la ville de Nouadhibou croît rapidement vers la Baie. Une gestion bien pensée pour la conservation de ses belles ressources naturelles pour servir de zone de loisirs pour les habitants à l’avenir est très urgent. A défaut, la baie pourrait ressembler au sebkha El Bountiya, un lagon rempli de déchets plastiques…